Il fut un temps ou homme et plantes vivaient en harmonie au sein de cet étrange monde. Lorsque Suki n'était qu'une terre sauvage et indomptable, lorsque les hommes tâchaient de se contenter d'effleurer la nature, d'y progresser avec respect et humilité. Mais bien sûr, le cœur humain est incapable de faire preuve d'une humilité durable. L'homme n'était que vanité et irrespect pour les forces qui lui sont supérieurs. Même les ange,s pourtant êtres d'amours et de calme, se trouvaient parfois furieux de voir ce qu'Hommes et démons avaient pu faire de cette terre autrefois si chaleureuse. Pour sa part, Alea n'était pas aussi enragée. Elle était née moins de 500 ans auparavant, et déjà la Terre de Suki commençait à faire des siennes. Elle avait grandi au milieu de cette atmosphère hostile, et elle ne s'y trouvait pas plus mal. Elle avait appris à apprivoiser la nature autant qu'à la respecter, et des zones dangereuses comme la forêt lui offraient des cachettes idéales quand elle n'avait envie de voir personne.
Ce jour là comme bien d'autres, elle s'était réfugiée au milieu des bois. Elle avait besoin de réfléchir. Agenouillée au milieu des ronces, les yeux fermés, un sourire calme étirant ses lèvres, elle méditait sur les évènements de ces derniers jours, tâchant de ne pas briser la sérénité des lieux. Un halo de lumière l'entourait, brillant faiblement au milieu de la clairière, semblant bercer les branches hostiles qui l'entouraient. C'était un exercice qu'elle pratiquait souvent, afin de trouver la paix intérieure et se permettre d'être mieux en contact avec ses pouvoirs. Les anges tenaient leur puissance de leurs sentiments, et plus un ange contrôlait ses sentiments, plus il maîtrisait cette puissance. Le problème était là: Alea ne maîtrisait rien du tout. Ses émotions étaient telles des vagues déferlantes l'envahissant tout é coup pour prendre contrôle de tout son esprit. le résultat était en règle générale une explosion de lumière totalement involontaire. Il allait falloir qu'elle sache se dominer et ça l'ennuyait beaucoup. Si c'était pour finir comme cet homme qu'elle avait croisé l'autre jour, totalement insensible à la douleur d'autrui et incapable de faire preuve d'un peu d'amabilité. Hors de question. Elle mourrait peut être tuée par son trop plein d'émotions, mais elle préférait encore ça.
Elle sentit quelque chose lui effleurer le genou et ouvrit lentement les yeux. Une branche couverte d'épine se prélassait sur sa jambe, sans la blesser, simplement pour se promener, presque droguée par la sérénité qu'Alea dégageait. Elle sourit avec amusement, tendant la main pour effleurer cette branche audacieuse. Ce fut à ce moment là qu'une présence perturba le flux de sa concentration. La jeune ange avait besoin d'une solitude complète pour se genre d'exercice. La moindre intrusion extérieure rompait totalement les liens qu'elle tâchait d'établir avec la nature. Surprise, elle releva les yeux pour chercher d'où venait cette aura extérieure, et la lumière qui l'entourait s'évanouit en un clignement de paupière. La branche, auparavant totalement pacifique, se redressa et lacéra la main qu'Alea tendait vers elle. Toutes les ronces sous elle s'animèrent, enserrant ses chevilles pour l'engloutir au sein de leur néfaste hostilité. Le cœur de la jeune fille ne fit qu'un bond. Empoignant la dague qu'elle avait accrochée à sa ceinture, elle trancha toutes les racines qui lui passaient sous la main et déploya ses ailes pour se sortir de là avant de se faire totalement lacérer. Avisant un bout de terre vierge de toute ronce, elle s'y posa, observant ses jambes et sa main avec une légère grimace. Elle était recouverte d'écorchures. Gé-nial... Et elle n'avait aucun moyen de se soigner, ses pouvoirs de guérison ne marchait pas sur sa propre personne. Mince. Qui était l'imbécile qui avait osé la perturber comme ça? N'importe qui savait pertinemment qu'il ne fallait pas s'aventurer dans la forêt. Alors qui?
Elle parcourut les bois du regard, ne distinguant rien, les muscles légèrement tendus par la méfiance, serrant sa dague dans sa main, les sens aux aguets. Elle ne savait pas ce que c'était, mais d'après ce qu'elle sentait, ce n'était pas humain. Et pas forcément très pacifique non plus. Quoi que ce soit, c'était bien trop dissimulé pour qu'elle puisse discerner si le danger était réel ou pas. Bah, pourquoi y aurait il eu danger? Elle était sur ses terres après tout, et toute créature comme les démons n'avait rien é foutre ici.
Sujet: Même les petites filles s'entraînent (?PV Ivan?) 
Sam 8 Mar - 16:17
